Transformation digitale, l’effet accélérateur du COVID_19
La transformation digitale, un vecteur de croissance pour les entreprises tunisiennes.
Durant les dernières décennies, l’environnement business a connu des évolutions significatives caractérisées par une ouverture à l’international, une concurrence de plus en plus accrue et un changement dans les comportements des consommateurs qui sont devenus plus exigeants et complexes. La mutation des comportements de consommation suggère que toute entreprise cherchant à se pérenniser et survivre devrait transformer rapidement et structurellement leurs activités. Aujourd’hui, l’exemple des sociétés technologiques et des sociétés de réseaux sociaux confirme l’importance de la capacité à changer de business modèle et à répondre aux exigences des consommateurs dans la survie et le renforcement des parts de marché.
Que les entreprises cherchent à survivre ou à prospérer, la transformation digitale n’est plus un luxe, elle est devenue indispensable.
Parallèlement à l’ouverture de l’économie aux marchés internationaux, les entreprises tunisiennes considèrent de plus en plus le développement de stratégies de croissance basées sur des solutions innovantes afin de renforcer leur compétitivité et garantir leur positionnement. Ceci est traduit par un rapprochement et une plus grande synergie entre les secteurs traditionnels et les startups technologiques. En effet, selon le Baromètre EY édition 2020, plus que 42% des entreprises interrogées ont confirmé l’existence de relations d’affaires avec les Startups. Ces relations sont traduites par le développement de solutions technologiques pour répondre aux enjeux économiques et financiers. D’ailleurs, plus que 1/3 de ces entreprises voient du potentiel de développement de leurs business model à travers des partenariats de développement et d’optimisation de l’expérience client.
Cette tendance a pu pénétrer les secteurs traditionnels de l’économie tunisienne en touchant aussi bien la grande distribution, à travers l’introduction du e-commerce que le secteur bancaire via le développement du digital banking. En effet, durant ces dernières années, ce dernier a enregistré une forte avancée en matière de développement de solutions digitales. Un pas vers l’avant pour une plus grande orientation client et une mutation du business modèle mettant les consommateurs au cœur de la transformation. Aujourd’hui, près de 90% des banques tunisiennes possèdent une application mobile offrant un espace dédié aux clients et proposant un portefeuille de services bancaires (Simulateurs de crédit en ligne, consultation du solde bancaire…).
Crise COVID 19, le challenge de performer en entreprise tout en respectant les mesures sanitaires.
Depuis son apparition en 2019, la crise sanitaire COVID 19 a bouleversé l’économie à l’échelle mondiale. Un impact qui a été recensé sur deux niveaux : Un niveau macro expliqué par des déséquilibres économiques provoquant une forte réduction des échanges commerciaux.
Selon l’OMC, une chute de 9,2% du volume du commerce mondial sera enregistrée sur l’année 2020. Un niveau micro traduit par des changements majeurs au niveau des business modèles des entreprises. Faisant face à cette Pandémie et aux mesures
gouvernementales de confinement, les entreprises tunisiennes ont trouvé leur refuge dans la transformation digitale et la reconsidération de leur business modèles. Bien que la tendance de la digitalisation ne soit pas propre au contexte tunisien, cette dernière s’est imposée et a su se confirmer comme le rapporte les résultats du Baromètre EY édition 2020. En effet, en répondant à la question « Quels changements comptez-vous apporter à votre modèle économique pour vous adapter au contexte post-Covid-19 », 42% des chefs d’entreprises tunisiens interrogés témoignent que la transformation digitale se place désormais en tête de leurs priorités.
Les particularités du contexte du COVID 19 ont poussé les entreprises tunisiennes à réagir par le développement de feuilles de route de transformation sur le moyen terme, ainsi que par le déploiement de solutions immédiates. Ces initiatives sont traduites par la transformation du Frontend, via la digitalisation des activités Go to Market en s’appuyant sur les réseaux sociaux et les plateformes digitales. Pareillement, les initiatives relatives au volet Backend se sont caractérisées par l’introduction des modes WFH (Work From Home) et l’instauration des outils de de téléconférence pour la digitalisation des processus des meetings et des réunions de travail. Ceci a été également illustré par l’explosion des revenus des entreprises des services de visio-conférences. A titre d’exemple, en 6 mois, les revenus et l’usage de Microsoft Teams ont triplés et passaient de 20 millions à 75 millions d’utilisateurs actifs par jour.
Le Cloud, un catalyseur technologique de la transformation digitale pré et post Covid-19
Le Cloud est un levier technologique primordial à toute transformation digitale des entreprises.
Durant cette crise sanitaire, cette technologie a bien démontré son rôle stratégique noté à travers le recours et les usages massifs des applications et services (éducation, santé, Retail et autres) hébergés sur ce socle technologique. En absence du cloud, le processus classique répondant à cet usage massif aurait été le suivant : commander du hardware, procéder au dédouanement et l’installation, ce qui aurait pris un minimum de six mois, sans parler de l’arrêt de la production de matériel et la fermeture des frontières dans certains pays, notamment la Tunisie.
L’Open Innovation, un accélérateur de la transformation digitale des entreprises tunisiennes
L’open innovation, appelée aussi l’innovation distribuée est une pratique de recherche et développement basée sur le partage, la collaboration et l’ouverture à l’écosystème de l’entreprise. Ce modèle suggère que les initiatives et les activités d’innovation ne soient plus pensées en mode silos, mais en intégrant la participation des acteurs externes à l’entreprise.
Face aux challenges et enjeux des entreprises, l’adoption de l’open innovation présente aujourd’hui une piste de développement permettant de gagner en temps et en efficacité dans les activités d’innovation et d’amélioration continue.
63%[1] des dirigeants tunisiens sont prêts pour le lancement des initiatives d’innovation ouverte et collaborative avec des start-ups.
L’open innovation émerge aujourd’hui comme une solution pratique et envisageable aux yeux des dirigeants tunisiens.
En matière d’orientation technologique, la Data (Data Analytics & intelligence artificielle) s’affiche comme la priorité des entreprises sur le moyen terme.
Baromètre 2020 EY des entreprises – Quel serait le domaine technologique de cette collaboration ?
Ceci explicite la prise de conscience des entreprises sur la nécessité d’accroître la connaissance de leurs clients et de leurs prospects et leurs apporter de la valeur via l’infusion de l’intelligence.


Baromètre 2020 EY des entreprises -Quel serait le domaine métier de cette collaboration ?
En termes de domaine d’innovation, les entreprises tunisiennes affichent une forte orientation vers le renforcement des fonctions métiers, à savoir les activités commerciales et les activités de production. Des orientations expliquant l’urgence de la croissance et de développement des parts de marché plutôt que la structuration et la maitrise des coûts.
La transformation digitale, un effort commun réunissant tous les acteurs de l’écosystème.
La transformation digitale rentre dans un cadre encore plus large que celui des entreprises. En effet, le concept de la digitalisation des pays et l’émergence de la notion des pays « numérisés » suggère l’implication de tous les acteurs de l’écosystème, notamment, le secteur public, le secteur privé et la société civile. Une digitalisation efficace devrait s’articuler sur une triangulation où chacun des acteurs de jouera un rôle important dans la réussite dans la transition vers un pays « numérisé ». Le gouvernement serait la locomotive de la transformation en garantissant un cadre réglementaire et institutionnel propice au développement à l’usage du digital ainsi que des réformes administratives centrées sur le citoyen tunisien.